Enseignement

ATER à Aix-Marseille Université (2020-2022)

 

       Programme : ce cours vise à donner des repères à la fois sur le phénomène adaptatif et les questions qu'il soulève, et en histoire du cinéma et de la littérature. Des exemples complémentaires sont aussi traités en classe (films muets, notamment).

Charge d'enseignement en littérature comparée à la Sorbonne Nouvelle 2016-2019 (contrat doctoral)

La brochure d'enseignement du département de LGC de Paris 3 est disponible ici.

Mon enseignement à Paris 3 comprend :

 

Cours de Licence 1, "Introduction à la littérature numérique" (2018-2019).

Ce cours est pensé comme une introduction à la littérature numérique, et a pour double objecif d'apporter des repères historiques sur cette notion, tout en ouvrant à une réflexion théorique permettant de la problématiser. L'ancrage institutionnel de la littérature étant encore relativement flottant, le cours intègre des débats collectifs autour de différents points saillants (influence du support, interactivité, rôle du lecteur, dimension multimédia), afin que chacun.e ait l'occasion de se forger une opinion sur la textualité numérique.

Après une synthèse historique sur l'histoire des formats littéraires et de la littérature numérique, nous réfléchissons ensemble à la manière dont s'est construite la notion, autour d'une comparaison des définitions issues de différentes aires culturelles. La notion de "culture numérique" nous donne ensuite l'occasion d'étudier quelques exemples d'expérimentation littéraire autour du format du livre en culture numérique, et d'examiner de façon critique les discours sur la mort du livre.

Le travail se poursuit autour d'un corpus d'oeuvres numériques datant des deux dernières décennies : leur étude est centrée sur la réception qu'en font les étudiant.e.s, la manière dont elles perturbent ou non leurs habitudes de lecture, et si elles sont ou non perçues comme relevant de la littérature.

Le semestre se termine par la mise en place d'un atelier d'écriture en ligne, qui donne lieu à une réflexion sur l'écriture numérique et les interactions auteur-lecteur, les étudiant.e.s ayant pour consigne de commenter les textes mis en ligne par leurs camarades. Le résultat de l'atelier est consultable ici.

Ce cours est en lien direct avec le contenu de ma thèse et a été pensé pour donner aux étudiant.e.s de L1 des notions de théorie littéraire qui pourront leur être utile en dissertation. Les premières séances sont typiquement consacrées à un panorama historique et théorique des différentes conceptions de l'auteur (auctoritas antique, "augeor" médiéval, auteur romantique, "mort de l'auteur", évolutions contemporaines de l'auctorialité numérique, etc.) et du lecteur (histoire de la lecture à voix haute, lecture intensive et extensive, "le" lecteur versus les lect/eur/rice/s, le lecteur dans les théories de la réception). C'est l'occasion de faire débattre les étudiant.e.s sur leur rapport à l'autorité de l'auteur sur le plan interprétatif, ainsi que sur leur position vis à vis des textes, en temps que lecteurs et interprètes. Les divergences qui apparaissent sont recontextualisées et rattachées aux différentes écoles de pensée.

La deuxième partie du cours s'appuie sur un panorama de textes mettant spécifiquement en scène des échanges "auteur-lecteur" (ou, le plus souvent, narrateur-narrataire, ce qui est l'occasion d'une distinction). Le premier ensemble se compose d'extraits de romans du 18ème siècle (Tristram Shandy, Jacques le Fataliste, La Vie de Marianne....) qui permettent de faire le lien entre les adresses au lecteur et la construction du genre romanesque. La notion de métalepse est abordée.
Le deuxième ensemble de textes rassemble des extraits d'oeuvres contemporaines des débats théoriques sur la mise au premier plan du lecteur : Cent mille milliards de poèmes de Raymond Queneau (les étudiant.e.s sont invité.e.s à composer leur propre poème et à le commenter ; débat sur la manière dont ce dispositif déplace l'exercice du commentaire de texte) ; Marelle de Julio Cortazar (comparaison des différents débuts proposés par le roman; comparaison avec les livres-jeux, Livres Dont Vous Êtes le Héros); Si par une nuit d'hiver un voyageur d'Italo Calvino (distinction lecteur/narrataire et travail sur la manière dont Calvino mêle immersion narrative et rupture de l'illusion pour forcer son lecteur à adopter une position critique).
Le troisième ensemble rassemble des textes de littérature numérique afin de questionner la manière dont les évolutions du support influencent les rôles d'auteur et de lecteur. Le principe de la narration hypertextuelle est examiné, ainsi que des remédiations numériques d'oeuvres issues de la période précédente (Cent mille milliards de poèmes, Composition n°1 de Marc Saporta...). Présentation de la fanfiction d'un point de vue théorique: des communautés en ligne de lecteurs qui écrivent. Etude de différents exemples, en français et en anglais, de réécritures fans d'oeuvres du canon littéraire (Odyssée, Mansfield Park, Les Misérables...). C'est l'occasion de s'interroger sur le statut des diverses réécritures : certaines reçoivent une légitimité et ont un auteur (exemple étudié: La Machine infernale de Jean Cocteau); d'autres ont une existence marginale vis à vis de l'institution et des lois de propriété intellectuelle (fanfictions). La traduction collective d'une fanfiction en anglais est aussi réalisée par fragments.

Des commentaires composés des textes et des exposés sur les mouvements ou notions abordées (Oulipo, fanfiction, réécritures d'oeuvres antiques, littérature numérique, etc.) sont proposés aux étudiant.e.s pour leur évaluation orale.

A l'issue de ce parcours, les étudiant.e.s doivent rédiger une fanfiction portant sur l'oeuvre littéraire de leur choix, avec la consigne de "corriger" ce qui, en tant que lecteur, les a frustré.e.s ou déçu.e.s dans le texte original. Ils doivent ensuite s'auto-commenter en expliquant quelles modifications ont été apportées, avec quels effets. Débat en classe sur le statut des textes produits : considèrent-ils ce qu'ils ont produit comme de la littérature ? Pourquoi ?

Pour l'année scolaire 2017-2018, j'ai pour projet de réaliser cette partie de l'évaluation en créant une "communauté fan" en ligne avec les élèves : ils posteront leurs textes sous pseudonyme et devront se commmenter les un.e.s les autres, comme cela se fait au sein des sites de fanfiction. Le résultat de l'atelier est consultable ici.

 

Ce cours a pour objectif, à travers l'étude d'un corpus de trois pièces, de donner aux étudiant.e.s des repères sur les différents genres théâtraux et les variations qui peuvent exister au sein de ces genres dans différentes aires linguistiques et culturelles.

Le corpus se compose de La locandiera de Carlo Goldoni, de Mademoiselle Julie d'August Strindberg et des Bonnes de Jean Genet.

Les premières séances sont consacrées à un panorama des figures de domestiques dans l'histoire du théâtre, et à leur fonction au sein des pièces selon la période et le genre. Définition du type théâtrale, hérité du théâtre antique (esclave paresseux/ esclave rusé), que l'on retrouve en partie dans la commedia dell arte (Arlequin, Brighella). Repérage des différents topoï liés à la présence de personnages de domestiques (échange des rôles et monde à l'envers, par exemple chez Marivaux; définition du carnavalesque). Association traditionnelle avec le genre comique (Aristote). Diversification des fonctions de ce type de rôle : des "utilités" (définitionde cette notion théâtrale) au héros (romantique, brechtien). Personnage de plus en plus rattaché à une réalité économique et sociale. Que recouvre, sur scène, la notion de service ? D'une fonction purement structurelle (servir = donner la réplique, cf les rôles de confident.e.s) à une fonction esthétique et politique (mettre sur scène les rapports de force). Le corpus laisse une large place à la question des hiérarchies, qu'elles soient sociales, économiques ou genrées.

Les pièces sont d'abord étudiées individuellement, et permettent d'explorer la manière dont elles s'écartent et retravaillent les modèles de genres théâtraux. Permet de s'interroger avec les élèves sur la notion de genre théâtral et sur les classifications strictes qui nous sont parfois présentées. Les personnages de domestiques étant traditionnellement associés au genre comique, qui n'est pas véritablement un genre codifié, ils sont souvent le biais d'une forme de subversion des codes.
Goldoni : héritage de la commedia dell arte et oeuvre de réformateur, nouvelle comédie italienne. Comparaison avec Molière. Les textes commentés sont sélectionnés de manière à mettre en avant à la fois l'héritage des types de la commedia dell arte (le marquis) et les innovations dans la conception du caractère des personnages de domestique (Mirandoline, Fabrice). Repérage des accents pathétiques au sein de la comédie.
Strindberg : commentaires autour de l'étiquette de "tragédie naturaliste" donnée par Strindberg à sa pièce. Permet de poser des repères sur les règles du tragique à la française et l'ouverture plus large du genre, ainsi que sur le naturalisme zolien dont Stindberg hérite mais qu'il modifie. Les textes commentés sont choisis pour mettre en avant les divers renversements de pouvoir au sein de la pièce, permettant ainsi d'évoquer la construction dramatique. Insistance aussi sur l'hybridation de la pièce : éléments d'écriture "romanesque", rôle de la pantomime et du ballet. Critique sociale et interrogations autour de la postérité de la pièce : débat autour d'une lecture moderne et féministe de Mademoiselle Julie.
Genet : place particulière de Genet au sein du "Nouveau Théâtre" et exploration de la dissolution des genres traditionnels. Evocation des principes du théâtre de la cruauté d'Antonin Artaud, particulièrement de la notion de cérémonie. L'étude de cette pièce est l'occasion de mettre à distance la notion de "psychologie" des personnages, ainsi que le réalisme théâtral. Jeu avec la réalité : lien au fait divers, mise en scène d'une forme de fantastique. Les textes sont choisis pour insister sur les procédés purement théâtraux de la pièce : rôle symbolique de l'espace, des objets et des costumes, jeux de rôles. Débat sur une éventuelle lecture politique de la pièce : la condition de domestique est-elle ici existentielle ou sociale ?

Pour chaque pièce, une séance est consacrée à l'étude et la comparaison des différentes mises en scène, ou, pour Mademoiselle Julie, de la version cinématographique qu'en a tiré Liv Ullmann.

La deuxième moitié du cours s'articule autour d'exposés comparatistes réalisés par les étudiant.e.s et confrontant les trois pièces autour de thèmes centraux aux oeuvres (la violence, l'amour, le rôle des objets, l'espace, l'argent...). Des synthèses comparatistes sont réalisées à cette occasion et servent d'outils pour une formation à la dissertation comparée sur oeuvres. Plusieurs plans sont réalisés par les étudiant.e.s et repris en cours sur différents sujets.

J'assure un certain nombre de séance de tutorat : il s'agit d'un dispositif mis en place par le département de Littérature Générale et Comparée afin de permettre aux étudiant.e.s de poser des questions et de recevoir une aide pédagogique sur les exercices propres à la littérature comparée. En 2017, j'ai assuré la séance spécifiquement dédiée à la dissertation comparée. Les tuteurs peuvent aussi conseiller les élèves de Master sur la réalisation de leurs dossiers de recherche ou de leur mémoire : des mémoires des années passées sont mis à leur disposition pour consultation, et une aide méthodologique est proposée (bibliographie, normes de présentation, problématique, cohérence du plan, etc.) A titre plus personnel, il me semble que c'est aussi l'occasion d'un contact différent avec les étudiant.e.s, qui permet parfois d'aborder des problèmes qu'il est plus difficile de percevoir dans le cadre d'un cours.

J'ai obtenu l'agrégation de lettres modernes en 2015, et à ce titre j'assure une partie des interrogations orales pour les étudiant.e.s préparant ce concours, en alternance avec les professeurs chargé.e.s des cour sur les oeuvres au programme de littérature comparée. Ces colles sont publiques et suivies d'une reprise ainsi que de conseils pratiques sur la gestion de cette épreuve orale.

En 2016-2017, j'assurais les colles sur L'Ombre infinie de César. Regards sur la Provence, de Lawrence Durrell, dans le cadre de la question "Inspirations méditerranéennes : aspects de l'essai au 20ème siècle".

En 2017-2019, j'assurais les colles sur Au coeur des ténèbres, de Joseph Conrad, et L'Acacia, de Claude Simon, dans le cadre de la question "Expériences de l'histoire, poétiques de la mémoire".